Institution clef du diocèse de Rennes depuis 1908, le petit séminaire de Châteaugiron ferme en 1973. Le Foyer Saint-Melaine de Chantepie continue alors d’accompagner les jeunes à la recherche de leur vocation. Vingt-neuf années, d’espoir de remontée des effectifs à la suite de la guerre, de réassurance devant la reprise des années 1950, d’inquiétude et de désorientation devant leur effondrement dans les années 1960-73. Vingt-neuf années où recrutement et formation se trouvent questionnés par les mutations économiques, sociales et culturelles « du Monde ». Longtemps « installé » en « leader », souvent notable, dans une société largement religieuse et pratiquante, le clergé se retrouve bientôt « distancié » de ses fidèles et des jeunes du fait de la modernisation du milieu rural, de la rurbanisation et des réformes scolaires (1959, 1963). De nouveaux comportements, modes de vie et mentalités déstabilisent le dispositif de recrutement et de formation. En réponse, dès la fin des années 1950, bientôt encouragés par la dynamique du concile Vatican II, les responsables du séminaire et diocésains mobilisent, cherchent de nouvelles voies pour réduire la « distance » et bâtir une formation adaptée, solide, autant attractive qu’exigeante. Cependant leur détermination ne suffit pas à relancer les « vocations sacerdotales ». Le clergé, ébranlé, est partagé entre tentation de retour au passé et attente d’innovations audacieuses ; la crise est profonde. Le petit séminaire en est un des symptômes. Il est aussi un des témoins du bouleversement de la « révolutions des Trente Glorieuses » en Bretagne. À travers les réactions des acteurs, leur mobilisation, la rénovation du dispositif de recrutement et de formation, la conférence visera à mettre en évidence les interactions Église-Société dans le diocèse.