Les conférences organisées par la SAHIV en 2015
13 octobre 2015 - La reconstruction de la basilique Saint-Aubin en Notre-Dame de Bonne-Nouvelle au XIXe siècle
Par Philippe Bohuon à Saint-Aubin de Rennes
La vieille église de Saint-Aubin était en mauvaise état au sortir de la Révolution et surtout trop petite depuis qu’elle avait récupéré le tableau miraculeux, « Notre-Dame de Bonne Nouvelle », auparavant vénéré dans la chapelle du même nom au couvent des Jacobins. En outre, l’édifice reçoit également le « vœu de bonne nouvelle», maquette en argent représentant les principaux monuments de la ville, réalisée après une épidémie de choléra en 1849. En conséquence la paroisse envisage la construction d’un nouveau sanctuaire bien plus imposant, à la fois église paroissiale et église de pèlerinage. Face aux demandes de subventions de la fabrique, la ville impose son architecte – Jean-Baptiste Martenot – qui dès 1866 donne les premiers plans. Par contrat, en 1877, la ville s’engage à payer une partie de l’édifice, englobé dans un projet plus vaste qui doit embellir et assainir le quartier.
Mais l’édifice ne sera jamais achevé, la dernière travée et la façade avec ses deux tours, n’ont pu être réalisées par l’architecte Emmanuel le Ray (successeur de Martenot en 1895). Les procès qui vont suivre entre la fabrique, la ville, l’architecte et l’entrepreneur témoignent du gâchis. Le coût des expropriations, bien plus important que prévu, a entrainé des retards pour l’entrepreneur, pour qui les surcoûts s’accumulent, et malgré l’argent récolté par les « bons de Marie » émis par la fabrique, Le Ray ne peut que donner une façade provisoire au bâtiment, inauguré en 1904. L’édifice obtiendra tout de même le titre de basilique en 1916 (en même temps que l’église Saint-Sauveur), et ce en raison de la présence du tableau « miraculeux ». Les vitraux à dominante bleus de la maison Rault viendront garnir progressivement ses grandes baies néogothique, et contribuer à l’atmosphère apaisée et douce qu’on lui connaît.
L’avenir de cette basilique, trop grande aujourd’hui et inachevée, est incertain et les fissures apparues suite aux travaux liées à la 2ème ligne de métro, ne sont pas des plus rassurantes…
En attendant, cette conférence se propose de revenir sur l’histoire compliquée de sa construction.