Les conférences organisées par la SAHIV en 2016
11 Octobre 2016 - Les garde-côtes de l'amirauté de Saint-Malo au XVIIIe siècle
Par R. Colas et M. Outy
Astreints de tous temps au « guet de la mer », mobilisés en 1483 par le duc François II, organisés en milices d'auto-défense par François Ier puis par Colbert, les habitants des paroisses littorales bretonnes sont appelés au XVIIIie siècle à occuper des postes de surveillance de l'horizon, à servir en cas de menace les batteries côtières et à constituer des « compagnies détachées » appelées à renforcer les troupes régulières. Du Couesnon au cap Fréhel, tandis que Saint-Malo modernise ses remparts et que le roi l'entoure de forteresses érigées sur les îlots voisins, une multitude de corps de garde et de batteries occupent les points stratégiques de la côte. Pour contribuer à la construction de ces fortifications, pour en assurer la garnison et pour mettre en outre des compagnies détachées à la disposition du commandant militaire de la province, les paroisses garde-côtes sont organisées en « capitaineries générales » dont le commandant est nommé par le roi. Au sein de l'amirauté de Saint-Malo, la capitainerie générale du Pontbriand se distingue des autres circonscriptions bretonnes. S'étendant de la Rance à l'Arguenon, elle s'enfonce profondément dans l'intérieur des terres et est la seule à compter en 1701 un contingent de garde-côtes sans arme et dispensés de guet. Elle est aussi commandée héréditairement par le chef de famille du Breil de Pontbriand et porte officiellement ce nom à une époque où les autres capitaineries sont appelées de Saint-Malo, de Cancale ou de Dol. La conférence se terminera par un récit pittoresque laissé par un capitaine d'une des compagnies de la capitainerie de Dol appelée à défendre Saint-Malo lorsque les Anglais débarquent à Cancale en 1758.
Brevet de capitaine d'un bataillon de la capitainerie du Pontbriand (coll. part.)
Cancale, corps de garde des Daules (cl. R. Colas)