conférences-sahiv-2024

Prochaine conférence

  
14 mai, 14h30, musée des beaux-arts

Laurent HÉRY, La société au prisme du procès de canonisation de Charles de Blois

La famille et les partisans de Charles de Blois, au lendemain de sa mort sur le champ de bataille d’Auray, le 29 septembre 1364, entreprennent de discréditer son compétiteur victorieux, le duc Jean IV. Ils parent le prince défunt, inhumé à Guingamp, d’une aura de sainteté et développent son culte avec l’appui des Franciscains, dans l’espoir d’obtenir sa canonisation. La Curie, répondant favorablement à leurs appels, ouvre une procédure inquisitoire et diligente une enquête sur la vie, les vertus et les miracles de Charles de Blois : elle se tient à Angers du 9 septembre au 18 décembre 1371. Les procès-verbaux de cette enquête, dont une nouvelle édition critique vient d’être proposée à partir de la collation de différents témoins manuscrits, constituent un matériau précieux pour appréhender la société médiévale. Les 164 témoins entendus par les commissaires apostoliques, ainsi que les nombreuses dépositions enregistrées à Guingamp, jointes au dossier, laissent entrevoir le quotidien d’hommes et de femmes confrontés aux malheurs des temps. Cette source, qui nous plonge au cœur d’une période troublée par la guerre de Cent ans, permet de percevoir les difficultés matérielles des populations du XIVe siècle et de découvrir un univers mental où, face au danger, à la maladie et la mort, l’attente du miracle s’avère souvent l’unique recours.

 2024-05-14 - L. Héry ( Charles de Blois - 1

La bataille d’Auray, 1364 (Pierre Le Baud, Compilation des chroniques et histoires de Bretagne ; BnF, Fr. 8266, fol. 262)

2024-05-14 - L. Héry ( Charles de Blois - 2

Portrait en pied de Charles de Blois, peinture murale, XVe siècle (Mayenne, chapelle Saint-Léonard ; cl. Christian Davy)

 

Conférences 2024 à venir

11 juin, 14h30, musée des beaux-arts

Patrick BOURGALAIS, Communauté rurale et Révolution. Saint-Aubin d’Aubigné (1760-1830)

 

8 octobre, 14h30, musée des beaux-arts

Françoise LABAUNE, Des objets pour les pèlerins du Mont Saint-Michel au Moyen Âge, regard d’archéologue

 

12 novembre, 14h30, musée des beaux-arts

Gwénolé KERDIVEL, Le Néolithique (4700-2500 av J.-C.) dans la haute vallée de la Vilaine et la vallée de la Seiche

 

10 décembre, 14h30, musée des beaux-arts

Martine FAUCONNIER-CHABALIER, Un destin tout tracé. La vie des pupilles en Ille-et-Vilaine au début du XXe siècle (1904-1946)

 

Conférences 2024 passées

 

12 mars, 14h30, musée des beaux-arts

Daniel JOLYS, Oscar Buckmaster, un réseau de résistance en Haute-Bretagne (1943-1944)

Durant la Seconde Guerre mondiale, les réseaux de la résistance intérieure française n’ont cessé de se multiplier. Parmi ces organisations clandestines, plus de 90 réseaux étaient subordonnés au colonel Maurice Buckmaster, chef de la section française du Special Operations Executive (SOE), un service secret britannique. En juin 1943, le capitaine François Vallée (compagnon de la Libération) a pour mission d’organiser le premier réseau Buckmaster en Haute-Bretagne. Sous le nom d’Oscar-Parson, cette formation va rapidement s’étendre sur l’Ille-et-Vilaine et sur une partie de la Loire-Atlantique, du Morbihan et des Côtes-d’Armor. Le 8 octobre 1943, la Sipo-SD de Rennes arrête quatre gendarmes et plusieurs membres de ce réseau à Martigné-Ferchaud. Ce n’est que le début d’une traque sans merci. Les mois suivants, plus de 150 personnes tombent dans les filets de la police allemande, dont 106 d’entre elles seront déportées dans les camps nazis. En mars 1944, le réseau Oscar-Buckmaster est anéanti.

 2024-03-12 - D. Jolys (O. Buckmaster)

 

13 février, 14h30, archives départementales d'Ille-et-Vilaine

Assemblée générale

Josette DUTHOIT-DASSONVILLE, La tuberculose : des croyances à la science. Qu’en était-il en Bretagne ?

La tuberculose, due à une bactérie découverte en 1882 par le médecin allemand Robert Koch reste une des maladies les plus mortelles dans le monde malgré la mise au point d’un vaccin et la découverte d’antibiotiques actifs. Dès le début du XXe siècle, les départements bretons ont été reconnus comme des zones de forte prévalence, ce qui a suscité une politique de lutte avec la construction de sanatoriums et des méthodes de dépistage puis de traitements parfois très agressifs. L’image sociale de cette maladie a beaucoup évolué au fil des siècles : d’une maladie discrète, elle est devenue une maladie romantique, puis une maladie honteuse et enfin une maladie opportuniste.

La conférence sera illustrée d’objets des collections du Conservatoire du patrimoine hospitalier de Rennes.

Timbre antituberculeux (décembre 1928)

Timbre antituberculeux (décembre 1928)

        Appareil à pneumothorax

Appareil à pneumothorax

 

9 janvier, 14h30, musée des beaux-arts

Laurent BEUCHET, Le château de Fougères : une vision renouvelée

Le château de Fougères fait partie de ces monuments que l’on croit bien connaître. Des dégagements ont été opérés au début du XXe siècle par des érudits locaux, les fouilles des années 1980 n’ont pas réellement été exploitées, et les restaurations se sont succédées, parfois accompagnées de diagnostics dans les années 2000. Ces éléments ont alimenté les travaux publiés ces dernières années par des historiens et des historiens de l’art. Toutefois, plusieurs opérations récentes de diagnostic, réalisées aux abords du château, livrent des informations nouvelles qui permettent aujourd’hui de réinterpréter les données anciennes, tordre le cou à quelques assertions et mieux éclairer l’évolution du monument et son rapport avec la ville, dans un environnement de plus en plus aménagé.

2024-01-09 - L. Beuchet (Fougères)

 
Détail du Plan de la ville et faubourgs de Fougères, après 1751 (Bibl. mun. Rennes, ms 0313)